Plus près de toi, notre CEVA !

Cette fin de semaine avaient lieu les journées portes ouvertes sur quelques chantiers du CEVA. Pas de meilleur moment pour lancer un cri d’amour, qui me démangeait depuis un certain temps…

Ce RER va desservir rien moins que la moitié des Genevois, enfin. En effet, alors qu’en Suisse des petites villes de 5’000 ou 10’000 habitants ont obtenu d’être desservies par les CFF, la moitié des Genevois ne l’est toujours pas ! Absolument effarant. Tous les usagers des CFF qui doivent traverser la ville pour aller prendre leur train à Cornavin, ou en revenir bien sûr, gagneront du temps.

Imaginez…toute la région de Chêne-Bourg qui sera à Cornavin en une quinzaine de minutes. Ou de la gare des Eaux-Vives en moins de 10 minutes avec les trains sans arrêt pour Cornavin. Encore moins de Champel, Carouge ou Lancy. Et si l’on élargit à toute la région, c’est rien moins que bientôt un million de personnes dans un rayon de 30 km qui sont concernées. Avec les gares de Genève-Cornavin, Genève-Eaux-Vives et Genève-Aéroport, nous aurons enfin un maillage ferroviaire.

Mais il y en a eu, des oppositions ! Certes, l’on a le droit d’être contre tout ce que l’on veut. Mais là, ce n’était plus être contre, c’était des blocages, obstinés. L’exemple le plus parlant de la Coalition anti-Genève dont j’ai parlé sur un autre billet. Heureusement pour elles, les autres villes suisses n’ont pas ce genre de politiciens. Et je vais vous dire pourquoi elles ont été fortes, ces oppositions.

Pas parce que le CEVA serait trop cher, en tout cas. Le milliard et demi qui est estimé est pris en charge pour moitié par la Confédération. Donc, en gros, 800 millions pour le canton de Genève. Quand on sait que la « simple » ligne de tram TCOB a coûté 320 millions et que le Stade de Genève, lui, doit arriver aux 150 millions, je suis désolé mais on ne peut dire que le CEVA est cher. Ni parce qu’il passe sous Champel, un peu plus de 4 habitants du quartier sur 10 ont voté oui au projet, tout de même.

Mais bien parce qu’il y a « Annemasse » dans le tracé. Et ça, c’est insupportable pour certains. Comme si ailleurs en Suisse les lignes s’arrêtaient à la frontière. À Vallorbe, Bâle, Schaffhouse, St-Margrethen ou Chiasso… De plus, certains croient que les voyous de cette ville vont avoir soudainement l’opportunité de venir à Genève commettre leurs délits. Imaginons-les donc prendre des billets, risquer des contrôles autant des CFF que des douanes, être filmés dans les wagons. Une mobylette ferait bien mieux l’affaire non? Bref, lourds et douteux, ces arguments.

Je sais cependant qu’il y a des risques au niveau du chantier, nous ne sommes nulle part à l’abri d’un incident ou d’un accident, c’était d’ailleurs arrivé à Lausanne avec l’effondrement d’une partie de rue. Je sais aussi que cela entraîne pour les voisins de grosses nuisances et du bruit. Mais au final, vous aurez cette chance incroyable de rentrer dans une gare et vous laisser glisser confortablement jusqu’à votre destination plutôt que dans la périlleuse circulation du dessus.

Je ne voudrais pas conclure sans remercier l’organisation de ces journées, intéressantes, bien faites et avec des gens accueillants, en espérant qu’il y en ait une autre. Et vous raconter cette image de ces jeunes gens, peut-être deux grandes sœur et deux petits frères, qui quittaient joyeusement le chantier de Champel devant moi avec force prospectus, ballons et sacs aux couleurs du CEVA, rentrant chez eux dans une allée toute proche. Pour eux, l’avenir. À Champel aussi…

La plus belle des images, en fait.

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2 réflexions sur “Plus près de toi, notre CEVA !

  1. Bravo ! De temps en temps un petit coup de coeur ça fait pas de mal. C’est tellement facile de gueuler, et pourtant ça fait tant de bien de relever ce qui va bien.
    J’espère que nous pourrons compter sur vos contributions pour manifester le même enthousiasme pour la traversée de la rade. Le combat sera rude. Toujours pour des questions de sous. Et accessoirement par pur opportunisme politique.
    Il est vrai que même si les Genevois acceptent cet ouvrage, il ne sera peut-être jamais réalisé. Ce ne serait pas nouveau. Mais il faut tenter le coup. Alors pourrons-nous enfin revivre dans une ville fluide avec un plan global de circulation cohérent.

    • Merci… Vous m’aviez laissé un commentaire similaire sur la publication originelle à la TDG également, c’est dur de tous les publier mais je le fais quand je peux. Vraiment navré de cette situation.

      Oui absolument que je la veux, cette traversée! Pour moi un bon CEVA desservant la moitié des Genevois sur la Rive gauche et une traversée de la Rade, et l’on aura indiscutablement absorbé une partie des bouchons à Genève. Trop beau pour que les uns ou les autres ne l’acceptent, n’est-ce pas…

      Bon week-end !

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